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Nouvelle Condamnation de l'Etat sur les conditions de détention au sein de la Maison d'Arrêt de COUTANCES

Le 13 septembre 2019
Nouvelle Condamnation de l'Etat sur les conditions de détention au sein de la Maison d'Arrêt de COUTANCES
Par jugement du 11 septembre 2019, le Tribunal Administratif de CAEN a condamné l'Etat en retenant notamment que le détenu avait bénéficié durant 1230 jours au sein de la Maison d'Arrêt de COUTANCES, un espace personnel inférieur à 4 M2

Surpopulation carcérale: La Maison d'Arrêt de COUTANCES de nouveau pointée du doigt

Dans l'espèce, Monsieur X a été incarcéré à la Maison d’Arrêt de Coutances, de 2012 et 2017. Au cours de sa détention, il a occupé de nombreuses cellules; toutes, surpeuplées.

A titre d'illustration, durant 7 mois, il s'est retrouvé, dans une cellule de 43 m², avec 14 autres codétenus soit 2,88 m² par personne (sans compter le mobilier). Dans une autre cellule, ils étaient 13 pendant 29 jours, soit 2,11 m² par personne. Le maximum a été atteint lorsqu’ils ont été 14, dans la même cellule, pendant 4 jours représentant 1,9 m² par personne !!

Les cellules délabrées étaient pour certaines dotées de petites fenêtres grillagées ne laissant pratiquement pas passer la lumière, obligeant les détenus à allumer de manière permanente la lumière artificielle et les empêchant d'aérer l'espace (aération nécessaire en raison de la surpopulation)

Dans ce contexte, Monsieur X a dénoncé ses conditions de détention.

Le Tribunal Adminitratif de CAEN, le 11 septembre 2019, a considéré que l'administration pénitentiaire avait commis une faute durant l'incarcération de Monsieur X. Le Tribunal a retenu notamment que, durant 1 230 jours, il a bénéficié d'un espace personnel inférieur à 4 m². Peu importe que le requérant ait pu sortir en promenade, qu'il ait participé à des activités culturelles et sportives, le Tribunal a considéré que la faute était caractérisée. 

En conséquence, l'Etat a été condamné à verser à Monsieur X, la somme de 12 000,00 € en réparation des préjudices subis.

A préciser qu'il n'existe aucune norme prévoyant une surface minimale par personne détenue. La jurisprudence nationale et européenne retient régulièrement, 3 m². En décidant que l'Etat a commis une faute, dans la mesure où Monsieur X a été détenu dans des cellules de moins de 4 m² , le Tribunal va plus loin dans l'appréciation de la faute.

Des conditions de détention dignes permettent notamment de réduire les risques de récidive.